Agde Gagnant

Pour une ville meilleure


Poster un commentaire

CENTRE VILLE: inverser la tendance

cvpv

Lors d’une récente réunion publique, intitulée « Projet de ville et centre ville », j’ai essayé d’élever le débat dont notre centre ville est souvent l’objet en le recadrant dans le projet de ville global de notre commune, dont on ne peut le dissocier. En effet, résumer le problème du centre ville à une question de sécurité est totalement réducteur, l’insécurité étant le plus souvent la conséquence d’une dégradation et d’une désertion du centre ville, et non sa cause première. A mon sens, s’attaquer à la racine du mal aurait un effet plus profond et plus durable que de se contenter d’essayer d’en gérer les effets.
Le projet de ville « Ambition 2020 », présenté par le maire au Palais des congrès du Cap, et édité dans un luxueux fascicule, n’est pas un véritable projet. C’est une opération publicitaire, une sorte de pré-campagne électorale sur fonds municipaux. Ce n’est pas un vrai schéma directeur élaboré par des architectes, ingénieurs et économes, traçant une évolution possible de notre commune dans les années à venir. C’est le résultat des cogitations d’une agence de communication, présentant des images à caractère purement artificiel. La preuve en est la première mouture, présentée en 2011, avec un projet sur l’Île des loisirs attribué à Jean Nouvel, avec une belle pièce d’eau au milieu et des constructions aérées et couvertes de végétation rose. On ne nous parle plus de cette élucubration irréaliste, et pour cause ! Il y a de fortes chances qu’il en soit de même pour toutes les autres belles images de synthèse proposées.
Quoiqu’il en soit de ces plaisanteries douteuses et coûteuses, quelle est la part du centre ville dans ce simulacre de projet de ville ? Comme d’habitude elle est réduite à la portion congrue. Essentiellement une proposition incohérente : placer un petit théâtre dans la Maison des savoirs. C’est-à-dire détruire de l’existant, l’espace formation en l’occurrence, pour y placer une nouvelle activité. On a vu plus logique. D’autant plus que la ville avait lancé, et attribué, un concours d’architecte pour réaliser un théâtre de 250 places dans l’ancien cinéma Richelieu, propriété communale inoccupée depuis de nombreuses années. Projet délaissé, et pourtant plus logique.
Au demeurant, j’aime autant vous dire que ce n’est pas ça qui stopperait le glissement de notre centre ville. Nous en connaissons tous les causes classiques, comme pour tous les centres villes, accrues chez nous par le fait que les grandes surfaces commerciales habituellement en périphérie se trouvent au centre géographique de notre archipel Agde-Le Cap-Le Grau. C’est le déplacement des résidants, ainsi que la délocalisation des commerces et des services, qui génèrent une vacance des locaux dont une bonne partie sont vétustes. Cela produit automatiquement un appel d’air qui n’est pas du tout favorable à la tendance « haut de gamme » si chère à notre premier édile, mais qui a forcément l’effet inverse. Il faut donc tout tenter pour inverser cette tendance mortifère.
Inverser la tendance.
Notre centre ville n’est plus le centre géographique ni le centre économique, mais il reste le centre historique. On ne peut lui enlever ce potentiel irreproductible. C’est un fait. Ce patrimoine existe. De nombreuses manifestations qui lui sont liées existent aussi : Saint-Christ, Vin nouveau, Fête des pêcheurs, joutes… De nouvelles ont vu le jour : Agde au fil du temps, journées du terroir, promenades fluviales et sur le canal du midi, rames traditionnelles et j’en passe. Il ne faut pas hésiter à les développer, à les renforcer. Il faut faire vivre le patrimoine. Nous pouvons imaginer aussi un « Vinocoeur » hebdomadaire en été. Avec des patios musicaux, nous pourrions sortir de la cacophonie estivale et nous orienter vers des animations efficaces et bien moins coûteuses. Au total, ce seraient des animations plus originales et bâties sur un socle véritablement local, ce qu’apprécient nos visiteurs.
Etre bien en centre ville.
Pour que les gens viennent et restent en centre ville, il est nécessaire qu’ils y soient bien. C’est-à-dire tranquilles. Les problèmes de sécurité rencontrés, et qui sont réels, n’ont tout de même pas la gravité de certaines zones de banlieues où les forces de l’ordre ont bien du mal à pénétrer. A Agde, nous ne sommes ni à Chicago, ni à Marseille. Mais l’ambiance est mauvaise et les cambriolages violents existent. Pour que cela s’améliore, il suffit à mon sens qu’une politique claire de sécurité soit établie et que l’on s’y tienne. Il est urgent que l’application des règles à géométrie variable selon les lieux, les personnes ou les groupes concernés soit bannie. Il est urgent que le premier magistrat de notre commune imprime cette direction. En particulier, si la police municipale, maintenant suffisamment consistante, avait des consignes nettes et claires à ce sujet, ceux qui profitent allègrement du flottement actuel seraient vite calmés.
Donner envie de venir en centre ville.
Nous pouvons imaginer de retravailler l’esthétique du centre ville avec paysagiste et architecte, en amenant quelques couleurs complémentaires pour égayer un basalte beau, mais un peu triste, en enterrant systématiquement les containers poubelles et en aérant quelques îlots insalubres quand c’est possible. Pourquoi ne pas décentraliser le foyer Saint-Vénuste, afin qu’il fonctionne dans de meilleures conditions et évite les regroupements pas toujours du meilleur effet. Il serait bon aussi de mettre en place une vraie politique de la vie animale, afin que soient pris en compte les droits et les devoirs des propriétaires d’animaux. Il ne serait peut-être pas idiot d’imaginer aussi, avec un opérateur spécialisé, une résidence touristique diffuse transformant les habitations et les locaux vacants, en particulier les 70 ou 80 que la Sebli n’aura pas réussi à réhabiliter. Et en parlant de tourisme, c’est bien joli d’avoir de nouveaux locaux pour l’office, mais il faudrait lui donner les moyens d’assurer une véritable promotion du centre.
Faire revenir de la richesse en centre ville.
Pour cela, il faut au moins une « locomotive » qui amène de l’activité et attire de la présence. En entrée de ville par la voie rapide en provenance de Béziers, nous avons l’espace « Grand Cap ». En provenance de Sète, nous avons le centre commercial « Les portes du soleil ». A l’entrée en provenance de Vias et Pezenas, passé le pont des maréchaux et remontée la promenade, nous nous trouvons au feu rouge devant des bâtiments à l’apparence peu engageante. C’est là qu’il serait utile d’avoir le symbole actif de l’entrée de centre ville. J’ai consulté un grand opérateur spécialisé et son équipe à ce sujet. Le concept de mini-polygone que je propose depuis plusieurs années est jugé crédible. Une étude s’engage d’ailleurs, à leurs frais, pour en apprécier les modalités de faisabilité. Sur 3000 m2 au sol, dont la mairie possède déjà les deux tiers, il est très possible de réaliser une « locomotive » commerciale, avec du stationnement, adaptée à la mesure de notre ville. Ce concept, qui essaimerait sur le reste des commerces du centre ville, en jonction avec la Promenade, serait construit sur des fonds essentiellement privés, donc sans ponctionner le contribuable. En contrepartie, il est nécessaire que le Moulin des Evêques soit véritablement aménagé, au lieu de rester une salle vide, afin qu’il puisse fonctionner comme un vrai espace-évènement qui suppléerait avantageusement l’ancienne salle des fêtes.
Une méthode.
En rencontrant beaucoup de monde sur ce sujet du centre ville, j’ai constaté qu’une très grande majorité n’y croyait plus. Bien souvent les gens, désabusés, ne croient plus à rien ni à personne. Qui est responsable de ce gâchis ? Je ne veux accuser personne, mais c’est peut-être le manque de véritable responsabilité qui a contribué à cette dégradation. En fait, qui est vraiment responsable du centre ville ? On ne sait pas vraiment. C’est pourquoi je propose comme méthode d’application de ces pistes de solutions, et surement de bien d’autres, qu’il soit constitué une équipe opérationnelle resserrée et connue, établie en centre ville et qui porte la responsabilité de son avenir. Elle serait chargée de coordonner l’activité des différents organismes qui agissent chacun de leur côté de façon trop morcelée, souvent peu connue. Elle serait chargée aussi de trouver de nouveaux financements. Composée des plus hauts élus et de techniciens compétents, elle serait aussi au contact direct de la population qui doit être véritablement associée à la promotion de son quartier. Sa mission serait de faire repartir le centre ville, d’inverser la tendance et elle serait comptable du résultat. Rien de tel que d’être responsable pour améliorer l’efficacité.
En résumé, pour nous donner une vraie chance de réhabiliter notre centre ville, nous devons en avoir la véritable volonté. Avec une méthode responsable pour la mettre en oeuvre, rien n’est impossible. Si la tendance est inversée, le signal sera fort et la partie sera gagnée quand nous aurons retrouvé une entière fierté de notre centre ville, quand nous serons fiers de le montrer à nos amis, à nos familles et de le faire visiter à nos touristes.

Henri COUQUET, conseiller municipal indépendant, « Agde Gagnant »


Poster un commentaire

Conseil municipal: comptes 2012

CONSEIL MUNICIPAL : COMPTES 2012

Déclaration préliminaire d’Henri COUQUET

« Ce compte administratif 2012 confirme ce que nous avions relevé lors du vote du budget prévisionnel. Nous assistons au glissement, à la descente, à la dégradation de l’équilibre financier communal. C’est le résultat d’une gestion financière totalement à contresens des besoins actuels. Vous menez une politique financière illogique. Maintenant qu’il est d’autant plus nécessaire de maîtriser les dépenses, vous faites le contraire ! A la mairie d’Agde, nous continuons à dépenser davantage que ce que nous gagnons. Malheureusement, ce sera bien pire en 2013, avec un compte administratif qui ne sera connu qu’après les élections. Au vu des dépenses actuelles, nous ne pouvons pronostiquer qu’une aggravation, une descente encore plus prononcée.

Ainsi, avec 8,5 millions d’euros d’emprunts émis en 2012, et avec seulement 5,5 millions d’euros de capital remboursé, nous empruntons largement plus que ce que nous remboursons. Bien évidemment la dette de la ville s’accroît, et cela malgré les cessions du patrimoine agathois à tour de bras (à hauteur de plus de 3 millions d’euros).  Ce sont 60 millions d’euros de dette qui sont avoués au 31 décembre 2012, auxquels il faut ajouter les 5 millions d’euros dus à la CAHM pour la construction du centre aquatique, 5 millions que vous avez été contraint d’inclure dans les autorisations de programme.

Ce processus de dégradation est confirmé par la délibération n° 10 (affectation des résultats). Nous y voyons que le soi-disant excédent de fonctionnement ne va pas en direction des dépenses 2013, mais compense rétroactivement le besoin de financement 2012, qui avait un résultat d’investissement négatif de 3,6 millions d’euros et des restes à réaliser à hauteur de 600 000 €.

Nous constatons aussi cette dégradation dans la délibération n° 11 (budget supplémentaire 2013 supérieur à 6 millions d’euros) où les soi-disant excédents capitalisés couvrent le retard des dépenses 2012 et non celles de 2013. Ca va manquer ensuite, alourdir encore l’addition finale de l’année actuelle, dont nous ne connaîtrons le véritable état qu’en 2014.

Cette dégradation financière prononcée se retrouve aussi au niveau des budgets annexes. Le centre aquatique, avec un compte administratif juste équilibré, mais grâce à une subvention supérieure à 1 million d’euros. Le compte administratif des Cayrets, déficitaire de plus de 80 000 €, avec une dette de 3,6 millions d’euros. Celui de l’assainissement, déficitaire de plus de 100 000 €, avec une dette supérieure à 15 millions d’euros. Et celui de l’Île des loisirs, avec un besoin de financement de 260 000 € et une dette de 700 000 €. C’est d’ailleurs une opération en panne, avec un environnement commercial qui se dégrade, qui part en fumée, c’est le moins qu’on puisse dire.

Malgré ce constat 2012 alarmant, nous le voyons bien, vous persistez actuellement dans ce choix de gestion (si on peut dire). Une politique à contresens, totalement illogique. Dépenser plus que ce que nous gagnons, c’est actuellement un peu fou. Je crois que vous tentez le tout pour le tout, pour essayer de vous en sortir par des réalisations de dernière heure. Le problème, c’est que ce pari est fait avec l’argent commun, celui de tous les agathois. Agathois que vous prenez le risque de mettre gravement en difficulté par les conséquences à venir de cette politique déconnectée de la réalité actuelle. »