Agde Gagnant

Pour une ville meilleure


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2013: la dernière année!

Je retranscris ci-dessous mon intervention initiale lors du débat d’orientation budgétaire 2013, au cours  du dernier conseil municipal.

« Monsieur le maire, votre orientation budgétaire depuis quatre ans vous mène dans une impasse. Aujourd’hui, pour l’année 2013, qui est aussi la dernière année de votre municipalité, le choix est déjà déterminé. Il est trop tard pour vous. Vous ne pouvez plus changer. Vous ne pouvez plus réorienter la gestion municipale. Vous vous êtes mis tout seul dans une impasse. Vous êtes pris dans la nasse de votre propre démarche. Ainsi, en 2013 vous allez poursuivre dans une fuite en avant un peu désespérée et plutôt suicidaire, celle des réalisations précipitées de la dernière heure pour tenter de sauver votre mandat. Ca sent déjà l’affolement de la période pré-électorale, à la recherche des 20% de votre électorat perdu. Vous êtes déjà dans la fébrilité de fin de mandat.

Lorsque vous avez tourné le dos à nos engagements électoraux envers la population, en 2008, je vous avais aussitôt exprimé mon désaccord. Lors des Débats d’Orientation Budgétaire de ces quatre dernières années, je vous ai chaque fois conseillé de ne pas agir de cette manière et de revenir à la maîtrise financière sur laquelle nous nous étions engagés, maîtrise financière qui présidait à la gestion de notre précédent mandat municipal. Vous n’avez pas écouté. Vous avez persisté dans votre nouvelle orientation budgétaire nocive, dangereuse. Être rigoureux maintenant, c’est trop tard pour vous. Vous vous trouvez dans l’obligation de tenter de réaliser, dans l’ultime année du mandat municipal, au moins une partie des promesses faites à nos concitoyens. En effet, à ce jour, à part une annexe de l’office du tourisme, aucune réalisation notable réellement municipale n’a été conclue. Vous voilà contraint à l’engorgement des mises en œuvre de dernière heure. Cela rappelle complètement la dernière année de votre prédécesseur … avec le résultat que vous savez.

Pourquoi cette situation ? Parce que vous avez eu la grande faiblesse d’écouter les partisans de la dépense outrancière. Une dépense outrancière, mais aussi désordonnée, mal coordonnée, avec un cumul d’Autorisations de Programmes non ajustées financièrement. En outre, la déficience de vos montages, mal préparés, mal calibrés, a systématiquement retardé les réalisations et en a surmultiplié les coûts. Pertes de temps et coûts exponentiels mènent à une fin de mandat encombrée et ruineuse. Les conséquences en sont et en seront multiples, avec abandon de l’essentiel, négligence des véritables besoins des agathois, augmentation des charges en leur direction et aggravation de la dette de notre communauté.

Votre gestion, si on peut employer ce mot, votre politique économique affichée, prônée, est une politique de dépenses. Vous avez souvent déclaré que dépenser, investir, c’est créer de la richesse, des emplois. Encore fallut-il que les dépenses aillent en direction d’investissements véritablement productifs. Quel est le vrai résultat chez nous ? Aujourd’hui, vous le savez, nous avons en Agde, et dans notre zone, le triste record français du chômage. En plus de la souffrance sociale et humaine que cela signifie, cela donne une bien piètre image de notre territoire. Cela casse la communication euphorique affichée par ailleurs. Derrière les strass et paillettes affichés dans le journal municipal, c’est pas la joie !

En fait, votre gestion et votre politique économique vont à contresens des besoins actuels. Ce type de fonctionnement n’est plus adapté à notre époque. Vous retardez. Vous avez cru, et vous croyez encore, que la dépense est le remède. Mais non, bien au contraire, la dépense est la cause du mal. Nous assistons à ce que j’avais pronostiqué depuis plus de quatre ans. Ce type de comportement mène à la dégradation de la situation financière et économique. Nous assistons, et nous allons assister encore davantage, aux conséquences de ces mauvais choix.

Aujourd’hui, notre classement dans le peloton de tête des villes les plus endettées, classement que les béotiens de la finance prennent au premier degré, nous indique tout de même l’importance de la dérive financière de notre gestion municipale. Lors du mandat précédent, nous avions réussi à baisser la dette de la ville de 15%. Depuis nous sommes revenus au niveau de l’an 2000, puis nous l’avons largement dépassé. Et encore c’est compter sans l’énorme retard pris dans les investissements déjà en autorisation de programme, donc de fortes dépenses à venir.  C’est compter aussi sans les dettes importantes portées par les budgets annexes, dettes que nous devons garantir. C’est oublier aussi le feu de paille  généré par les recettes seulement ponctuelles des ventes démesurées de notre patrimoine municipal. Malgré tout cela, nous avons déjà un endettement dépassant largement les 100% de notre PIB à nous, c’est-à-dire nos recettes alimentées par la fiscalité, les subventions et les dotations. C’est trop, beaucoup trop et, vous pouvez me croire, l’année 2013 ne va pas arranger la situation. Loin de là !

Actuellement la ville d’Agde est stigmatisée par ses classements dans les revues économiques. Ce n’est pas seulement le cas pour l’endettement. C’est aussi le cas pour l’emploi, comme je l’ai rappelé tout à l’heure, mais aussi pour le dynamisme de la ville. Chaque fois ce sont de mauvais classements. Il est évident qu’on ne peut plus se contenter d’invoquer l’erreur ou l’artefact de calcul. Les indices convergent. Ainsi, ces mêmes organismes, classant les villes en fonction de leur dynamisme à partir de cinquante indicateurs révélateurs du développement économique (emploi, revenus, salaires, niveau d’éducation, démographie, nombre de banques, nombre de restaurants, etc) mettent la ville d’Agde à la 297ème place. Frontignan, par exemple, est à la 14ème et Mèze à la 6ème. Vous pourrez me dire que ces classements sont faussés, relatifs ou incomplets. Peut-être, mais la convergence systématique de toutes ces statistiques ne peut être un effet du hasard. Nous n’allons tout de même pas tomber dans le délire de persécution. Tous ces organismes nous voudraient-ils du mal ? Et pourquoi donc ? Certainement, ce n’est pas le cas. Nous allons plutôt convenir que cela n’est tout simplement pas le révélateur d’une bonne santé économique. Vraiment, ça ne va pas chez nous. Le mode de gestion municipal, en méconnaissant volontairement la situation actuelle, va a contrario des véritables besoins économiques et contribue donc largement à ce constat plus que préoccupant.

Vous menez une politique qui assèche les ressources financières. Au bout du compte, en aggravant les charges, elle appauvrit notre population. Aujourd’hui, les agathois ont moins de travail, moins de moyens financiers et davantage de charges. Ce n’est pas ce qu’ils attendaient. Déjà en 2002 ils nous avaient demandé la maîtrise financière. Ce à quoi nous nous sommes appliqués durant la période 2002/2008, avec pour conséquences : pas de hausse des taux locaux d’imposition, baisse modeste des taux trois années consécutives, aucune nouvelle taxe et pas d’augmentation des taxes existantes. Les investissements nécessaires à la population n’avaient pas été négligés pour autant : crèches, écoles, terrains de sports… Malheureusement, les élections de 2008 passées, vous avez accompli un virage à 180° et pris la voie de la dépense, de l’augmentation des taxes existantes et de la création de toute une série de nouvelles taxes. Ce retournement est d’autant plus regrettable que nous étions des précurseurs de la maîtrise financière. Si nous avions continué, par les temps qui courent, nous aurions pu devenir exemplaires. Quel gâchis ! Imaginez quelle serait votre réputation aujourd’hui dans ce cas de figure. Au lieu d’être le maire d’une ville aux classements systématiquement calamiteux, vous auriez pu être le maire cité en exemple pour la baisse de la dette et celle des taxes. On peut dire que vous êtes vraiment passé à côté de quelque chose. Ce qui aurait pu être une grande réussite s’est commué en glissement vers l’échec assuré.

C’est dommage pour vous, mais c’est surtout dommage pour les agathois dont vous n’avez pas respecté la volonté, en ne respectant pas nos engagements. Vous auriez mieux fait de vraiment les écouter. Assurément, ce sont eux qui ont raison ! »

Henri COUQUET, conseiller municipal indépendant, « Agde Gagnant »


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Avenir des quartiers et économie

Nous avons rapporté ici-même, la semaine dernière, de larges extraits de la  conférence de presse locale donnée par «  Agde Gagnant » au Grau d’Agde. Après avoir traité des dossiers concernant le Grau, ainsi que des difficultés d’installation familiale en Agde, Henri Couquet a abordé les problèmes liés à l’évolution des différents quartiers de notre commune. En voici l’essentiel ci-dessous.

 « La difficulté de l’installation familiale en Agde, avec le problème foncier qui le sous-tend, se retrouve, dans un cadre plus large, au niveau de la préparation du PLU (plan local d’urbanisme). Celui-ci va remplacer le POS (plan d’occupation des sols) dans les années à venir. Ce processus a été lancé depuis plusieurs années. Il n’avance guère, mais surtout, il se fait en catimini, en cachette. C’est l’omerta ! Pourquoi ? Il y a bien eu une paire de réunions d’information municipale, mais les données imprécises exposées ont surtout engagé chacun à espérer, à rêver d’une évolution favorable. Mais au moment de la décision, car il en faudra bien une, je crains qu’il y ait beaucoup de déceptions.

Il en est ainsi du quartier de Malfato, dont les propriétaires terriens dans une zone NA (zone d’urbanisation future) attendent depuis longtemps le déblocage. Or la réalité masquée est plutôt la préparation d’une ZAC qui serait confiée à un aménageur privé. Il en est de même pour le projet de ZAC de l’Île des Loisirs, qui concerne aussi les quartiers environnants, Richelieu en particulier. Une concertation existe paraît-il depuis début août, mais même les résidants directement concernés ne sont pas véritablement informés. Est-il raisonnable de continuer à avancer masqué sur ces dossiers touchant autant de nos concitoyens ?

Nous pouvons dire la même chose sur l’évolution nécessaire du quartier naturiste. Pourquoi n’évoquer que des opérations ponctuelles, comme l’énorme ensemble collectif de 20 mètres de haut prévu à son entrée ? Que dire aussi du quartier des Cayrets, bien loin d’être terminé ? Quant au centre ville, avec son PRI moribond (programme de réhabilitation immobilier), nous sommes encore bien loin de lui pronostiquer un avenir souriant dans ces conditions. N’oublions pas non plus le nouveau PPR (plan de prévention des risques), sur la préparation duquel la préfecture a donné des informations précises en juillet 2011, sans que la mairie juge bon d’en informer le public. Pourtant, de nombreuses zones de notre commune doivent en être impactées, en particulier sur le Grau et le Cap, Malfato et Île des Loisirs y compris. »

Autant de sujets sur lesquels Henri Couquet pense qu’il faut sortir de l’opacité pour amener la véritable information que les agathois méritent.

« Nous pouvons aussi parler de l’installation professionnelle, c’est-à-dire l’emploi. Avec plus de 16% de demandeurs d’emploi, la zone Agde-Pézenas, c’est-à-dire recouvrant notre communauté d’agglomération Hérault Méditerranée, obtient le triste record de la région Languedoc Roussillon. Nous sommes aussi sur le podium national, parmi les trois premiers (avec Calais et une zone de Picardie) sur les 304 zones d’emploi françaises. Et que dire d’Agde même, qui dépasse les 25% de chômeurs je crois ! Face à cette grave situation, que faisons-nous en termes de développement économique ? A part quelques signatures mises en scènes et quelques effets de communication, à peu près rien ! C’est pourtant la première compétence obligatoire de notre agglomération, dont Agde est la ville-centre et notre maire le président.  Quand celui-ci engage de grosses dépenses, comme les ailes mobiles du centre aquatique, ou en y ajoutant la balnéothérapie, il déclare que cela crée des emplois. Il oublie que ces emplois sont momentanés, le temps de la construction. Ce ne sont pas des emplois durables. Il ne s’agit pas là de véritables investissements productifs. S’il suffisait de dépenser de l’argent pour créer des emplois, ça se saurait. Tout le monde le ferait. Nous savons même que cela a été trop fait. C’est une des raisons de l’endettement disproportionné de nombreuses collectivités, y compris la notre. Nous constatons aujourd’hui que ces dettes créent des difficultés financières qui génèrent du chômage par contrecoup. C’est donc une politique économique qui va a contrario des besoins actuels. Cette politique crée du chômage et à Agde on persiste dans cette voie de la dépense outrancière, et même on s’en glorifie.  Aujourd’hui, un choix de développement économique différent est absolument nécessaire.

Sur ces sujets, comme sur beaucoup d’autres, nous ne pouvons pas nous contenter d’une communication municipale lénifiante et formatée. Les agathois méritent mieux. Ils ont droit à une véritable information. C’est donc ce que nous allons faire, afin d’éclairer toutes ces questions. Quelles sont les alternatives à ces mauvais choix, à ces décisions hasardeuses, à ces erreurs, à ces échecs ? Qu’est-ce que les agathois ont à nous dire sur ces questions ? Nous allons aller au devant d’eux. »

La prochaine réunion publique se déroulera au Cap dans les semaines qui viennent. Le thème portera sur l’évolution des quartiers : Malfato, Île des Loisirs, village naturiste, etc. Ainsi de nouvelles approches, des alternatives émergeront, avec les agathois.

Bénédicte MONDY, pour « Agde Gagnant »